Dans le cadre de l’actualité sur la théorie du genre:
Lesparre grand village au masculin ou petite ville au féminin ?
Si l’on considère en consensus, le souhait des lesparrains de tous bords et de toutes conditions, en attente d’un épanouissement évolutif de leur milieu de vie, les projets proposés en ce sens puis votés et mis en oeuvre, importent tant dans la forme que sur le fond.
Un projet aussi légitime soi-il, s’avère vite discrédité par une communication inappropriée, voire absente, qui sera toujours perçue comme un manque de considération, une sorte de geste autocratique et machisant.
Prenons pour exemple la démolition de la piscine Tournesol, exécutée en plein mois d’août avec en titre un peu trop gras: “Touché-Coulé”.
Pourquoi ne pas avoir eu plus d’égards envers ce bâtiment repère pour tous ceux qui, enfants ont pu y apprendre à nager au cours des 40 ans d’existence de l’édifice étendard en entrée de ville. Certes il s’était considérablement dégradé au cours des 3 ou 4 dernières années, lorsqu’il fit l’objet d’une chronique de mort annoncée, jusqu’à atteindre enfin le point de non retour validant en conséquence, sa destruction sans même envisager sa réhabilitation voire sa reconversion.
Cet édifice répertorié comme patrimoine industriel du XX° siècle, ayant fait parti du projet des 1000 piscines, voté sous la présidence du Général de Gaulle et achevé sous celle de François Mitterrand, aurait mérité un élan mémo-culturel au delà des coups de pelleteuses voraces. Il aurait pu faire l’objet pour ses bons et loyaux services rendus à la collectivité, d’un petit événement en guise de rituel de sépulture propre à notre civilisation depuis de Néanderthal, voire d’une performance, prenant en considération ne serait-ce que par égards envers les locaux et riverains habitués à leur grande tomate emblématique.
Par delà, il aurait pu être envisagé en quelques clics sur le net, de proposer aux quelques 90 municipalités du territoire national ayant encore une piscine Tournesol en fonction et ayant choisi de les maintenir en les entretenant, de venir récupérer certaines pièces plutôt que d’en faire profiter la benne à ordures.
On aurait pu encore d’organiser une vente aux enchères de certains objets iconiques issus du démontage, destinés aux passionnés de design industriel particulièrement sensibles à cette création de Bernard Schoeller, architecte toujours en vie et qui avait été retenue lors de l’appel à concours. A l’instar de la DS citroën, cet objet de par sa conception, sa forme fonction et le choix des matériaux assemblés, incarne particulièrement son époque dans la vision utopique des années soixante et de l’après-guerre projetée sur notre contemporanéité d'un XXI° siècle idéalisé, pacifié et opulent.
Notre réalité est tout autre et à ce titre, cet objet reste marqueur du déroulé de l’histoire et du tragique qui s’y invite. A l’échelle de Lesparre c’est donc un pan du patrimoine local qui a encore été effacé sans aucune sensibilité de forme au féminin du mot culture, là où réside la trace et la conscience en marche, celle qui ne s’accommode pas de ce qui serait beau ou de ce qui serait laid, mais de ce qui fait sens et crée de l’humanité.
En début de mandat, on nous avait promis la culture comme priorité, nous avons l’hécatombe. Un centre culturel qui a trébuché dans l’escalier du palais des objectifs pour Calmement finir en centre de ré-animation, un Molière qui souffrait déjà en malade à imaginer son ordonnance en programme et trop vite enterré au fond Du Jardin, là où un pauvre tournesol écrasé ne servira même pas de compost à mémoire.
Toutes ces actions semblent tourner autour de l’essentiel sans pour autant s’y confronter, comme par peur d’aller à l'épicentre, là où la santé du corps urbain doit être maintenue cardiologiquement: l’agora de la ville gallo romaine, le centre ville nécessairement fédérateur par sa structuration et attractif par son offre.
Encore une vision de bobos parisiens me direz vous, ceux là même qui sont en train de faire passer Bordeaux de l’échelle d’une ville régionale à la dimension d’une mégapole, ceux qui sont toujours les acteurs d’une gentrification souhaitable qui in finé, déclenchera ici aussi un devenir prospère pour notre ville, ces bobos qui marchent à pied ou à vélo plus qu’en toto, qui valorisent le circuit court plutôt que la consommation de masse, ceux qui pensent que la culture locale a plus de valeur que les mentalités.
Sur un plan positif, la mise en régie de l’eau par la municipalité est une réussite pour l’ensemble des lesparrains et encore d’un point de vue symbolique, rassembler autour du sujet de l'eau qui va devenir une menace écologique majeure pour la planète et habiter une ville qui a su saisir l’opportunité de l’autonomie et de l’économie, mérite d’être souligné en tant que sensibilité eco responsable agissante.
Lesparre grand village au masculin ou petite ville au féminin ? Souhaitons que notre ville puisse encore être animée par son lointain héritage du Fin’ Amor, us et coutumes de l’amour courtois, courant artistique très dynamique à la cour du château de la Seigneurie de Lesparre au temps d’Aliénor d'Aquitaine, considérant en toute chose le désir comme stimuli du vivant pacifié. Souhaitons que notre ville ose profiter sans complexe de sa féminité, de sa délicatesse, de sa sensibilité, son avenir dépendant de sa désirabilité au service d’une évolution heureuse par le combat culturel.