La consommation mondiale de sucre
augmente de manière régulière,
à un rythme moyen de 2,5% par an.
Au cours des 300 dernières années, la consommation de sucre dans le monde est passée de moins de 2,3 kg par an et par personne à plus de 46 kg par an et par personne. Et cela est un chiffre moyen calculé en incluant les bébés et les personnes qui, avec sagesse, ne consomment que très peu de sucre. Ce qui veut donc dire qu'un grand nombre de personnes consomment plus de 90 kg de sucre par an.
Les ventes de sucre par habitant augmentent régulièrement dans le monde :
16 kg par habitant en 1960 pour 25,5 kg en 2016.
Parallèlement, selon l’OMS,
le nombre de cas d’obésité dans le monde
a doublé depuis 1980:
1,9 milliard d’adultes en surpoids en 2014 (39 % des adultes)
et 600 millions d’entre eux qui sont obèses (13 % des adultes)
jpa pour ALV
L’Organisation Mondiale de la Santé
conseille de réduire de moitié
la consommation de sucre quotidienne
pour chaque individu
quel que soit son âge ou son état de santé.
Jean-Louis Lambert
A. : Les prix mondiaux du sucre ont enregistré une grande baisse sur les marchés au mois de juillet. Un article du magazine Barron's pointe du doigt la "meilleure alimentation" des populations, moins riche en sucre. Mais n'est-ce pas là une analyse très partielle ?
J.-L. Lambert : La « meilleure alimentation » moins sucrée ne concerne qu'une partie restreinte de la population, majoritairement des classes aisées des pays occidentaux.Cette préoccupation nutritionnelle n'a pas encore un effet notable sur la consommation française de sucre qui est stationnaire depuis plusieurs
dizaines d'années. Par contre, à l'inverse les fractions pauvres de la population mondiale continuent à augmenter leur consommation de sucre lorsque leur revenu augmente. Comme ces populations sont 10 fois plus nombreuses que les riches occidentaux, la consommation mondiale de sucre va fortement augmenter au cours des prochaines décennies.
A. : Concrètement comment expliquer cette baisse du prix du sucre ?
J.-L. Lambert : La baisse mondiale du prix du sucre est donc essentiellement dûe aux variations de la production. Le prix actuel est ainsi équivalent à celui de l'été 2015.
A. : Sommes-nous là face à une baisse d'ordre conjoncturelle ou structurelle ? Concrètement quelles pourraient en être les conséquences ?
J.-L. Lambert : Les aléas climatiques vont continuer à provoquer des variations conjoncturelles des prix. La tendance à la hausse sera par contre structurelle dans la mesure où l'évolution de la consommation mondiale risque d'être supérieure à l'offre.