samedi 25 avril 2020

Partir en Mai ... mais, mais, mais ...


Arrivé il y a 20 mois à Lesparre, le sous-préfet du Médoc Jean-Philippe Dargent partira en ce début de mai 2020.

Nommé en septembre 2018, le représentant de l’État rejoindra le département du Lot-et-Garonne où il vient d’être nommé directeur de cabinet de la préfète Béatrice Lagarde.

L’annonce est parue au journal officiel. En attendant la nomination d’un nouveau sous-préfet sur le territoire médocain, l’intérim sera assuré par le sous-préfet de Blaye.


Tout dernièrement, Jean-Philippe Dargent se confiait, sceptique, à propos de son expérience médocaine, lors d'un entretien accordé au Journal du Médoc:

JdM: 
Dans le Médoc, certains projets mettent du temps à se concrétiser, voire échouent, à l’image de la zone d’équilibre économique de Gaillan-en-Médoc, le parc éolien de Lesparre ou encore la piscine intercommunale de Médoc Cœur de presqu’île, quel est votre analyse sur ce constat ? 

J.-P.D.: 
Il ne faut pas croire que tous les projets échouent. Il y a quand même de belles réalisations, à l’image du Parc naturel régional qui est pour moi très important. C’est une amorce d’une approche à l’échelle du Médoc dans son ensemble. En fait, ce qui péche dans ce territoire, ce sont les anciens clivages et le fait qu’il n’y ait pas de vision politique d’ensemble. Aussi, sur certains projets peut-être, il y a eu une prise en compte insuffisante des enjeux contemporains. Si l’on prend le cas de la zone d’équilibre autour du composite, qui j’espère verra le jour, quand le préfet avait décidé de ne pas aller à la déclaration d’utilité publique, c’était pour des considérations que l’on sentait venir et qui ont été démontrées lors de l’enquête publique. Les projets devraient être abordés avec un regard différent c’est-à-dire qu’ils connaissent parfois une forme d’inertie qui fait qu’ils ont du mal à évoluer quand on voit des points bloquants. Les projets, qui aujourd’hui sont souvent complexes et qui demandent de respecter beaucoup de réglementations et d’attendus, nécessitent une volonté politique forte. Au sein des collectivités qui les portent, il ne faut pas de désaccords politiques qui, au final, pénalisent ces projets.

JdM: 
Comment voyez-vous l’avenir de ce territoire ? 


J.-P.D.: 
Ce territoire a les caractéristiques pour être assez exemplaire. Ce que l’on recherche aujourd’hui c’est cet équilibre entre la capacité de développement et le respect de l’environnement, c’est-à-dire comment intégrer les activités humaines dans un respect de l’environnement. C’est tout l’enjeu des années à venir. Un territoire comme le Médoc peut être très bien placé. Ce territoire, il ne faut pas qu’il se renie, il faut qu’il évolue naturellement. Pour que le Médoc, dans sa globalité, ait une voix qui porte et arrive à s’articuler avec le développement de l’aire métropolitaine, il faut une unité politique, il faut une vision de territoire et de stratégie en manière d’aménagement, de tourisme, de positionnement des activités économiques. 


Tout ça peut avancer s’il y a une vision commune. C’est ça qui pénalise le plus ce territoire, car pour le reste il y a beaucoup d’atouts. Avec une volonté commune, le territoire pourra capitaliser ces nombreux atouts. Dans le cas contraire, ça sera plus compliqué...


  NO COMMENT !  
 jpa pour ALV 

 
 

vendredi 10 avril 2020

Chère Lesparre-Médoc ...



Chère Lesparre-Médoc, 



je t’écris en te regardant depuis ma fenêtre, comme toi confiné, depuis ce lendemain du tour que l’on t’a joué, celui qu’on appelait pourtant le premier. 
A toi qui vit à l’honneur d’une tour, je comprends bien que les  80 pauvres voix mal accordées au beuglant, ayant imposé les résultats du scrutin en un seul tour de passe-passe, ne chantaient pas assez juste pour te réveiller. 

Je te regarde dormir et continue à t’observer, comme depuis ce jour de 2007, où tu m’accueillais en cousin gascon, lorsqu' après un long détour par Paris, j’arrivais dans ton extrémité occitane. Depuis, lorsqu’ils me demandent d’où je viens, je leur réponds que je ne viens pas mais que je suis resté. 
Le virus n’étant pas qu’un simple Bobo, que fera donc l’échevin encore en poste lorsque l’heure du déconfinement aura sonné? 

Va-t-il nous rechanter une compilation de ses plus grands succès? 


Demandez le programme !


  
J'ai perdu mon centre, 
depuis que le contour  me  ment " 




Mon centre-ville à moi, c'est Lesparre-Belloc, 
magique comme une fermeture Léclerc " 





Dans ma ville d'équilibre, 
on y joue à colin maillarde, 
dans ma ville d'équilibre, 
on y tourne tourne en rond "  





" Un coup de barre et ça Lesparre, 
véritable locomotive du Médoc, 
c'est mon train train sans les wagons " 





" J'ai cassé la piscine, y'a plus de tournesol,
et la vague aux épines, d'une rose perlimpinpin, 
en petit pull marine, je la surfe en paddle,  
 dans mon parc aquatique, pas sage sous terrain " 





" Mon beau sapin de Valorem, 
vive le vent, vive le vent de l'éolien " 





" Au bal masqué ohé ohé, 
ma ville dort au Calm, 
c'est mon Bolchoï à moi, 
avec ou sans vis russe "

                                                                                                                   

ICI COMME AILLEURS, en ce 10 avril du Vendredi Saint, déjà marquée en 2019 par l’incendie de Notre Dame et en 2020 par la pandémie mondiale de la COVID-19, c'est Pâques à Lesparre, ICI COMME AILLEURS et pas qu'à Lesparre que la sidération s’installe durablement dans les esprits, portée par l'écho du silence et la stase du confinement général.
Si l’on convoque l’histoire pour instruire notre actualité, chaque pandémie majeure a toujours engendré une réorganisation politique et culturelle des peuples et de leurs états souverains. La pandémie discrédite les croyances et systèmes de contrôle en place, qui plus est, lorsqu'ils n’ont pu empêcher les ravages. Les survivants destituent alors les maîtres et construisent un nouveau rapport à l’autorité. 

La peste noire du milieu du XIV°, importée par la route de la soie depuis l’extrême-Orient, avait décimé plus d’un tiers de la population européenne (25 millions de victimes entre 1347 et 1352), provoquant la remise en cause de l’équilibre entre le politique et le religieux. Une nouvelle forme étatique donna alors la priorité aux sciences sur le religieux et les superstitions. Souviens-toi ma belle, c'était il y a déjà 700 ans, peu après que  les 4 tours de ton château soient érigées en 1320 et dont il ne reste aujourd'hui que celle de l'Honneur en vestige.   
Il se pourrait ma très chère, qu'au sortir de la COVID-19, nos croyances idéologiquement bricolées entre loi du marché & danaïdes démocraties, puissent être reprochées à nos dirigeants, s’étant montrés dépassés et incapables de gérer d'une seule voix cette situation hors normes qu'ils n'ont su anticiper. 

Quand le peuple perd la confiance envers ses représentants au pouvoir, c'est le signe que le vieux système se meurt alors que le nouveau n'est pas encore né. La régence est alors confiée à un système d'autorité, derrière lequel les dirigeants doivent se retrancher, comme par exemple l'autorité militaire et en l’occurrence, en phase avec les transitions de son temps. 

L’intelligence artificielle trouvera vite sa légitimité dans le contrôle par l’hyper surveillance, ne serait-ce que pour un temps plus ou moins long et nécessaire à la structuration d’un nouveau modèle, instruit de la prise de conscience globale et des nouvelles sources d'économies qui peuvent en émaner. 

Le modèle transhumain des GAFAM pourrait bien y trouver son compte, en propulsant opportunément et plus encore, sa domination hégémonique déjà bien installée dans le village mondial.  

Alors ma chère Lesparre-Médoc, dans l'après déconfinement,  va-t-on faire comme avant et toujours à ton insu, ou bien va-t-on, forcés et contraints, passer au tout sécuritaire transitoire, ou bien alors va-t-on enfin te permettre d'exister dans ce XXI° où tu aurais parfaitement ta place, n'en déplaise aux médoricains de tous bords qui s'ignorent?    

Le principe de préservation d'autonomie des territoires, à quelque échelle que ce soit, autonomie alimentaire et énergétique, notamment pour les communes, CDC et intercommunalités, donnera la priorité au sens plutôt que jusque là au sensationnel. La politique culturelle en sera donc d'autant plus impactée, qu'elle aura nécessité de s'en faire l'écho.

Notre rapport à l'intelligence de la terre, retrouvé et conjugué à l'intelligence artificielle, va donc modeler le nouveau paysage social et politique, orienté naturellement vers plus de sens accordé au bien commun.   


La tyrannie est une monarchie 
qui vise l’avantage du monarque, 
l’oligarchie celui des gens aisés, 
la démocratie vise l’avantage des gens modestes, 
aucune de ces formes ne vise l’avantage commun.
(Aristote)





"Nous sommes en guerre…” nous a-t-on annoncé. Au sortir de la guerre, il y aura donc le procès Nurembérisé d'un monde ayant fini sa course folle en affichant les failles de sa déshumanisation. 

Il sera déclaré coupable d'avoir choisi la vie de l’économie au détriment de l’économie de la vie, ce qui fera probablement naître une priorité orientée vers de nouveaux secteurs, Recherche / Santé / Alimentation / Education / Environnement / Culture, le tout visant à plus d'autonomie et plus d'identité,  cette forme Agri - Culturelle que l’on pourrait inventer, ici comme ailleurs ma chère Lesparre-Médoc et très certainement ici plus qu'ailleurs. 
Pendant ce temps d'innovation souhaitable, notre passage sur terre aura forcement plus de sens que d’être suspendu au maigre sentiment d’avoir fait une bonne affaire … en promo. 

Le bien commun ne sera alors pas uniquement réduit au matériel, mais considèrera tout autant le plaisir d’être héritier d'un acquis de connaissances, le désir d'en devenir bâtisseur pour sa vie et la joie de le transmettre à son tour... et tout cela ne sera peut-être qu'un temps seulement, car d’autres dérives virales de l’oubli, s’immisceront jusqu’a atteindre les écueils de nouveaux paroxysmes encore inédits.



La crise de 2020 va affecter de plus de 10 % le PIB de l’économie mondiale (environ 10 000 milliards de dollars), stoppée par l'arrêt d’activité majoritairement volontaire. S’en suivra la lente prise de conscience du fait que l'économie ne repartira jamais comme avant. 

Rien n’interdit cependant d’en inventer une autre, comme ce fut le cas dans toutes les grandes transitions venues solliciter ce qui fait le progrès du genre humain, la capacité d'adaptation. 
L’Europe et son kaléidoscope culturel complexe, l’Europe du peuple des peuples, est certainement la plaque tectonique la mieux équipée pour incarner ce nouveau paradigme, à exprimer singulièrement depuis chacun de ses territoires, y compris le tien ma très chère, ce Médoc péninsulaire riche de ses diversités, que toi seule peut et se doit d'incarner Agri - Culturellement.
Alors, chère Lesparre-Médoc, dans le contexte de cette transition qui s’impose, notre ancien / nouvel échevin, va-t-il trouver son chemin de Damas durant la semaine sainte et devoir convertir tour à tour, ses anciens et nouveaux apôtres d’une mondialisation dérégulée? L’enfant du pays va-t-il découvrir les vertus de sa terre ou va-t-il nous augmenter le karaoké en patois? 


Dans cette hypothèse, nous faudrait-il donc entrer en pénitence avec encore 6 ans de somnolence, pendant que tu prolongerais ma chère Lesparre-Médoc, ta période d’hibernation, pendant que le monde entier du XXI°, entré en prospérité de la transition environnementale, numérique, sociétale, te verrait encore bercée, certes de façon toujours aussi mollassonne, par les comptines de la pandémie abstentionniste, celle qui t’aurait encore une fois joué un tour, celui qu’on appelait pourtant le premier, en cette veille de confinement, ce 15 mars dernier. 
Alors et comme le dirait un certain Jacques L., pendant que le non dupe erre en cette sainte semaine, dors encore ma belle, jusqu'au déconfinement, dors bien en nourrissant tes rêves les plus fous, car d’autres te chanteront bientôt un chant choral harmonisé, tout en nuances je l’espère, pour que ton désir de révéler au monde ce petit trait d’union d’entre prénom et nom de territoire, ce petit trait de caractère Agri - Culturel insignifiant qui fait pourtant ta force, devienne la force de la ville… autrement. 

Liberté d'abord  
Egalité face à la mort 
Fraternité contre la mort 


Jean-Pierre Alcouffe pour ALV