HOMMAGE À
BERNARD SCHOELLER,
L'ARCHITECTE DES PISCINES TOURNESOL
L'architecte français Bernard Schoeller, né le 4 novembre 1929 à Vieux-Condé dans le Nord près de Valenciennes, a été longtemps associé à la grosse agence d’architecture des frères Arsène-Henry, avec lesquels il construisit nombre de logements sociaux et, en 1967, après les tours Nobel et Esso (détruite en 1993), la troisième tour du site de La Défense, un édifice de 100 mètres qui se nomme aujourd’hui la Tour blanche.
Mais sa carrière reste attachée à un objet iconique :
la piscine Tournesol.
L’Etat avait lancé en 1969 un concours pour la réalisation du projet « mille piscines ». Il s’en construira six ou sept cents, selon cinq modèles, dont 183 Tournesol (en une dizaine d’années, entre 1973 et 1984) sur le plan de Bernard Schoeller, lauréat du concours.
Conçues avec l’ingénieur Thémis Constantinidis, ces structures radiales dont la morphologie évoque un peu les admirables squelettes d’oursin que l’on ramasse sur les plages abritent des bassins de 25 mètres. D’un diamètre de 35 m, hautes de 6 m, elles sont formées d’arcs métalliques en treillis soudé qui convergent vers un grand tambour cylindrique formant clé de voûte et permettant de faire pivoter deux parois de 60 degrés, ouvrant le bâtiment sur le tiers de sa périphérie. Réalisées par Matra, les 36 coques préfabriquées sont en polyester, une sur deux étant percée d’une traînée de hublots oblongs en Plexiglas.
Une indéniable ferveur
Ces objets industriels se sont dégradés au fil du temps, souvent faute d'entretien et d'intérêt de certaines collectivités pour leur potentiel patrimonial. Ils ont alors pour la plupart progressivement disparu et quelquefois été transformés avec intelligence. Quatre d’entre eux sont labellisés Patrimoine Industriel du XX° siècle.
Les 183 piscines Tournesol de Bernard Schoeller ont parsemé la France en exemples des plus aboutis de l'industrialisation des complexes sportifs et de loisirs dans les années 1970. Ces étonnants équipements sportifs au profil iconoclaste, permettait d'ouvrir à l'air libre et plein Sud le bassin de nage sur 120 degrés. Si bon nombre de ces piscines à coupole ont aujourd'hui disparu, certaines ont été réhabilitées. Un parcours dans les archives d'AMC, permet de plonger à la redécouverte de ces étonnants objets.
En Médoc, les élus de la municipalité de Lesparre-Médoc et de la Communauté de Communes Médoc Coeur de Presqu'île, n'ont pas eu la sensibilité clairvoyante de préserver la piscine Tournesol de la ville, qu'ils ont certes dans un premier temps, choisi de fermer pour travaux en juin 2014, mais pour au final la faire démolir en Août 2016.
Initiative critiquable à double titre, d'un point de vue matériel d'une part, dans la gestion de l'argent public et de l'équipement au service de la collectivité, qui fait désormais cruellement défaut pour n'avoir pas été remplacé à ce jour et, d'un point de vue de la gestion immatérielle du patrimoine local d'autre part, qui ne peut être éternellement réduit à un seul témoignage temporel, suspendu au vestige médiéval de la Tour de l'Honneur.
Encore aurait-il fallu que les élus soient instruits de l'intérêt grandissant des nouvelles générations envers le patrimoine industriel remarquable, comme entre autres les piscines Tournesol. Celles qui sont aujourd'hui en fonction, ont eu l'avantage d'être entretenues et transmises par des municipalités probablement mieux inspirées et plus en phase avec leur temps.
Pour rappel, lien actif reprenant l'historique de la piscine Tournesol de Lesparre-Médoc:
Initiative critiquable à double titre, d'un point de vue matériel d'une part, dans la gestion de l'argent public et de l'équipement au service de la collectivité, qui fait désormais cruellement défaut pour n'avoir pas été remplacé à ce jour et, d'un point de vue de la gestion immatérielle du patrimoine local d'autre part, qui ne peut être éternellement réduit à un seul témoignage temporel, suspendu au vestige médiéval de la Tour de l'Honneur.
Encore aurait-il fallu que les élus soient instruits de l'intérêt grandissant des nouvelles générations envers le patrimoine industriel remarquable, comme entre autres les piscines Tournesol. Celles qui sont aujourd'hui en fonction, ont eu l'avantage d'être entretenues et transmises par des municipalités probablement mieux inspirées et plus en phase avec leur temps.
A l'aube d'un nouveau mandat qui semble se dessiner sur les mêmes paradigmes que les précédents, souhaitons que la vie ordinaire, celle qui met humblement en ordre l'harmonie fragile et incertaine, permette l'immanence de la présence au monde de façon intranquille et prenne le pas sur l'illusion de survie dans la faiblesse du divertissement total, la noblesse de l'ordinaire n'accueillant que très rarement l'extra-ordinaire.
jpa pour ALV