lundi 12 février 2018

La ville palimpseste




Ville et territoire comme palimpseste

La ville et le territoire constituent des réalités que certains théoriciens, historiens et beaucoup de praticiens réduisent trop souvent à quelques paramètres là où le sensible s'impose de par  l'hypercomplexité à mettre une infinité d'informations en résonance, à la croisée des connaissances.   

Au cours des âges, l'humanité a toujours imposé ou du moins tenté d'imposer sa volonté aux lieux où elle réside et travaille, en ne cessant de les modifier pour en améliorer le rendement, donc en quelque sorte de les « récrire » - semblable en cela aux auteurs médiévaux grattant leurs parchemins pour y déployer un nouveau texte : ville et territoire, eux aussi, sont des palimpsestes.

Toute œuvre est une traque des imaginaires au travers des territoires accessibles. L'impermanence et l'immatérialité obligent une constante navigation entre les structures physiques ou construites et leurs représentations iconographiques ou descriptions écrites, suivant les époques.

Le territoire n'est pas une surface 

Trop de descriptions sont pensées en termes de surface au lieu de l’être en termes de réseaux. Le territoire comme surface est un héritage du XIXe siècle, époque où les nations se sont définies : cette dénomination signifie une aire géographique constituée dans un temps et en une contrée données, par et pour une société donnée : une telle définition admet donc, voire institue, un rapport fixe entre une étendue géographiquement définie, et le groupe social déterminé qui l’occupe : il y a correspondance bi-univoque entre cette surface et ses occupants. D’où deux caractères complémentaires : la délimitation qui protège contre l’extérieur et l’appropriation de la surface protégée : dans ces conditions, le territoire est une superficie clôturée, habitée par une société homogène. Inutile de souligner à quel point cette conception est devenue impraticable : multiculturalisme, transculturalisme, mobilité, déplacement des centres décisionnels, abolitions de maintes barrières historiques etc., nous contraignent à formuler pratiquement tous les problèmes territoriaux comme des systèmes de réseaux.

Une surface a un périmètre, alors qu’un réseau n’a que des points terminaux. Les surfaces ne se mélangent guère tandis que les réseaux, en revanche, se superposent et se combinent sans abolir les surfaces, ce qui nécessite d’inventer une dialectique capable d’en définir les relations. 
Cela signifie qu’une bonne part des instruments descriptifs doit être inventée ex novo, ceux dont nous disposons ayant été conçus pour une problématique des surfaces.
Le destin de Lesparre-Médoc dépend de ces notions de désenclavement que l'amélioration d'un réseau routier ne peut à lui seul résoudre. Il s'agit d'accéder au rayonnement suscitant la désirabilité souhaitable pour une ville dont la principale valeur pérenne reste sa position géocentrée, équidistante des deux rives et dont l'éloignement relatif à 60 km de la métropole, l'épargne d'une réquisition en réserve foncière pour la CUB.


Reste à chaque génération qui passe, la responsabilité de consacrer son talent disponible pour révéler ou pas LESPARRE-MEDOC, ville on ne peut plus palimpseste, que des esprits déconstructivistes et modernidolâtres ont malmenée depuis quelques décennies, au point de ne plus pouvoir en lire et le texte qui s'efface et l'orientation qui s'obscurcie.

Un texte a un auteur, une musique a un auteur, un tableau a un auteur, ..., une ville n'a pas d'auteur et parce qu'elle participe du bien commun, elle invite l'humain dans l'urbain, elle a juste une hauteur, une hauteur juste et justifiée par le talent des architectes et des urbanistes, qui doivent avoir l'extrême conscience de permettre l'usure lente de leur signature personnelle, à l'avantage de la ville palimpseste. 


Territoire en Cité / 6T en 6 temps:


Territoire
découvrir le lieu, matériel ou immatériel, 
le temps de l'émotion 

Terme, 
le reconnaître, le nommer, 
le temps de l'identification

Texture
l'analyser, 
le temps de l'accumulation des connaissances

Trame
l'autopsier, 
le temps de l'étude par croisement des connaissances  

Trope
l'interpréter, 
le temps de l'accueil dans sa contemporanéité 

Texte
poursuivre l'histoire à transmettre, 
le temps du chapitre


JPA pour ALV

samedi 3 février 2018

Les voeux du MEDOC à Paris



Organisés par La Maison du MEDOC, en extrémités de ce mois de janvier, les voeux du MEDOC pour l'année 2018 célébrés ce mardi depuis Paris, ont permis de réunir des élus de notre territoire, des élus de Paris et bon nombre de chefs d'entreprises. 

Les terroirs du Listracais et du Moulissois ont été particulièrement mis à l'honneur avec les vins rouges et blancs des Châteaux Fonréaud et Chasse-Spleen, accordés avec les charcuteries de Cyril Gassian de Castelnau, son incontournable grenier et son saucisson de canard au vin de Margaux, les huîtres Gigas Méduli de l'ostréiculteur Bertrand Iung de Saint Vivien, les produits de la chocolaterie de Mademoiselle Margaux, les caviars d'Aquitaine Sturia, et quelques autres découvertes gastronomiques préparées par le nouveau chef LmDm Mickael Ruban et son équipe, ont donné à cette soirée des élans tant ribeyron que landescòt.

Ce moment de convivialité a permis des échanges pertinents et des prises de paroles sur les effets de la mondialisation sur notre territoire, dans nos modes de consommation et qualité de vie. 

Qu'est-ce qu'être médocain en 2018 ? Quelle est l'identité du peuple qui occupe cette péninsule de fin des terres ? De quel patrimoine culturel matériel et immatériel disposons-nous encore pour nous construire, échanger et transmettre ? 

L'assemblage utile entre transition environnementale et transition numérique nous ouvre peu à peu la compréhension du monde tel qu'il devient et au sein duquel, les identités agri-culturelles locales doivent être entretenues.                  






jpa pour ALV