Pour les lesparrains et les médocains,
la construction européenne
n’est certainement pas plus évidente
que pour l'ensemble des français,
en éternel décalage avec l’orientation de leurs gouvernants,
considérant depuis V.G.d’Estaing,
qu’il faut toujours plus de
« l’Europe, l'Europe, l'Europe ... »
n’est certainement pas plus évidente
qu’il faut toujours plus de
UE: 28 états membres
4,5 millions de Km2
512 millions d'habitants
24 langues officielles
L’Union européenne, par nature, lourde et complexe, est un lent processus de sédimentation sur soixante années de construction, réunissant des pays et des peuples aux caractéristiques très diverses et aux intérêts souvent divergents. Prétendre changer l’Union européenne en quelques mois ne peut relever que du tour de magie, voire du mensonge dans le contexte de la situation politique actuelle (migrations, raidissement américain, etc).
La France ayant à assumer son image extérieure d’arrogance ethnocentrique, elle doit réfléchir sur sa capacité de s'appliquer à elle même les réformes pouvant faire école vis à vis de ses partenaires, si elle veut reconquérir sa crédibilité budgétaire et financière perdue.
La France ayant à assumer son image extérieure d’arrogance ethnocentrique, elle doit réfléchir sur sa capacité de s'appliquer à elle même les réformes pouvant faire école vis à vis de ses partenaires, si elle veut reconquérir sa crédibilité budgétaire et financière perdue.
Les réformes doivent être à la fois visionnaires et à l’écoute des euro-français, en attente d'une Europe qui protège et qui amène de la croissance et de l’emploi. Jusque là rien que des évidences exprimées à échelle nationale. La question est donc de savoir si l’UE sert à quelque chose d’autre qu’une nouvelle valeur d’échelle, comme un simple outil de remembrement, une hypothétique SAFER géopolitique. Il y a donc bien un décalage de lecture entre la réalité de ce qu’elle est, de ce qu’elle veut faire et de ce qu’elle pourrait faire, avec les pouvoirs qui sont les siens et la perception qu’en ont les français, localement dans leur quotidien. Contrairement à ce que clament les europhiles et les eurosceptiques, jumeaux de l’analyse bipolaire erronée qui hélas, fait souvent l’opinion, l'UE n’est ni le père fouettard ni le Père Noël. C’est pour l’instant une petite organisation internationale qui a des pouvoirs dans le domaine économique, et nulle part ailleurs. Mais même dans ce domaine, ses pouvoirs sont beaucoup plus petits que ceux des états membres. Le chômage, la compétitivité, le pouvoir d’achat, l’investissement, l’innovation…tout ceci résulte d’abord et avant tout des choix nationaux et / ou des réalités culturelles de long terme et souvent antagonistes.
Le couple franco-allemand n’existant plus vraiment, le problème migratoire, créé de toutes pièces par l’Allemagne, est un puissant dissolvant de l’Union et le Brexit pourrait peut-être devenir une première étape de déconstruction.
L’heure n’est donc pas à des avancées majeures et la réalité, pour la prochaine décennie pose la question de ce qui doit être sauvé pour le maintien de la construction européenne en process. Se concentrer sur les quelques compétences fortes dont l'UE a déjà fait preuve est l'exercice utile à entretenir envers des européens qui n'y accordent pas un grand intérêt à l'élaboration d'une forme de règlement de copropriété entre les 27 états membres et ses 512 millions d'habitants répartis sur 4,5 millions de Km2 et ses 24 langues officielles, relevant le défit d'être unis sans être uniformes.
Ces fondements installés, la construction européenne serait plus efficiente envers l’innovation et les réformes face au monde tel qu’il est, en l’orientant vers ce qu’il doit devenir dans l'intérêt des futures générations. C’est ce qu’attend de l'UE chacun des états membres campés dans leurs subjectivités respectives, afin qu’elle soit toujours plus en phase avec la vision et les intérêts de chaque pays, qui sont quelque peu mal à l’aise avec le marché unique, traditionnellement frustrés vis-à-vis des limites de l’Europe sociale et fiscale et dans l’attente d'une UE plus active sur le plan diplomatique et militaire.
Les nombreuses menaces nouvelles cumulées aux incertitudes liées à notre « protecteur » américain rendent plus que jamais nécessaire la prise en main ensemble de notre destin stratégique européen. La guerre commerciale de Donald Trump n’est à ce titre qu’une première étape, ce que cherche Trump, ce n’est pas simplement ramener la Chine à la table des négociations, c’est la tordre, la faire plier, casser le régime chinois comme les USA ont jadis cassé l’URSS. C’est pourquoi le Président des Etats-Unis applique une à une toutes les recettes de Reagan qui ont mené à l’effondrement soviétique. L’idée étant qu’une fois la Chine matée, la Russie ne tiendra pas longtemps et l'UE dans ce jeu est epsilon.
Les nombreuses menaces nouvelles cumulées aux incertitudes liées à notre « protecteur » américain rendent plus que jamais nécessaire la prise en main ensemble de notre destin stratégique européen. La guerre commerciale de Donald Trump n’est à ce titre qu’une première étape, ce que cherche Trump, ce n’est pas simplement ramener la Chine à la table des négociations, c’est la tordre, la faire plier, casser le régime chinois comme les USA ont jadis cassé l’URSS. C’est pourquoi le Président des Etats-Unis applique une à une toutes les recettes de Reagan qui ont mené à l’effondrement soviétique. L’idée étant qu’une fois la Chine matée, la Russie ne tiendra pas longtemps et l'UE dans ce jeu est epsilon.
L’isolationnisme de Trump, ce n’est pas le repli, c’est l’élimination méthodique de la concurrence pour établir définitivement le monopole de la puissance américaine puisque c'est son ADN, conquérir des parts de marché du reste du monde par la déconstruction culturelle, depuis le territoire d'un trop grand entre deux eaux.
Les peuples européens ont pour eux l'expérience transmillénaire d'une forme de poussée naturellement messianique qui pourrait éclore dans le destin de l'UE consistant, après en avoir payé le prix fort, à établir ce qui nous uni comme par nécessité de survie et tisser ensemble ce qui nous distancie comme la trame d’un précieux tapis ancien, sur lequel les peuples enfin apaisés vivent et se prolongent.
Cette « refondation » géopolitique de la construction européenne semble pourtant amorcée. Elle prendra du temps pour cautériser les cicatrices des guerres et pour que les peuples accèdent à la déshumiliation de l'offense qu'ils se sont eux même infligée, par la prolifération des excès de l'économie de marché et qui est en train d'échouer. En oeuvrant à l’ouverture sur leurs identités plutôt qu'à l’enfermement dans leurs mentalités, les peuples auront à prioriser le croisement des connaissances qui donne l’accès au savoir, porteur d’innovation, de prospérité et d’épanouissement.
Pour l’heure, le volontarisme semble s’exprimer en matière d’Europe sociale, de lutte contre le changement climatique ou pour la création d’un budget dédié à la zone euro. C’est l’actualité des préoccupations pré-électorales qui devraient converger peu à peu entre désirs hexagonaux et réalité européenne, dans l'attente que les identités territoriales accèdent au récit nourri de leurs légitimités.
Pour l’heure, le volontarisme semble s’exprimer en matière d’Europe sociale, de lutte contre le changement climatique ou pour la création d’un budget dédié à la zone euro. C’est l’actualité des préoccupations pré-électorales qui devraient converger peu à peu entre désirs hexagonaux et réalité européenne, dans l'attente que les identités territoriales accèdent au récit nourri de leurs légitimités.
Le pourcentage des français considèrant l’Union européenne (qui n’est pas « l’Europe ») avec plus d’avantages que d’inconvénients tombe à 24% et participe à la montée de l’euroscepticisme. Le fait que la France soit un contributeur net au budget européen renforce évidemment cette situation. C’est le frein à l’idée d’un « fédéralisme » au niveau de l’UE et les français souhaitent désormais que le gouvernement agisse pour la France, avec l’UE s’il le peut et contre l’UE s’il le doit. Toutefois, plus aucun pays ne souhaite sortir de l'UE, et les mouvements nationalistes en Italie, en Pologne ou en Hongrie ont enlevé cette revendication de leur programme politique.
Les avancées pour les citoyens européens
et auxquelles la France contribue:
-meilleur encadrement des règles sur les travailleurs détachés
-accord pour la création d'une agence européenne du travail
contrôlant l'application des règles européennes
-prise de conscience des risques concernant le glyphosate
et détermination d'un calendrier d'interdiction
-lancement d'un programme de R&D en matière d'industrie UE
et défense pour la survie de l'industrie UE
-maintien d'emplois à valeur ajoutée sur le continent
-dynamique de défense UE visant à garantir
la protection des Européens alors que les menaces augmentent
et que le parapluie américain va de moins en moins de soi
-unité dans les négociations commerciales face à Donald Trump
pour préserver l'accès des produits européens au marché américain,
pour le maintien de millions d'emplois dans l'UE
-priorité accordée au renforcement d'Erasmus
et à une stratégie d'intelligence artificielle
-renforcement de la coopération entre les états membres
en matière de police dans la lutte contre le terrorisme.
Toutes ces avancées importantes sont quasi inaudibles dans le contexte actuel où les populistes de tous bords colonisent les débats. Salvini et Orban notamment arrivent à caricaturer le débat européen en le réduisant et en l’instrumentalisant autour des débats entre pro et anti migrants, pro-nations et pro-fédérations, en s'autoproclamant comme les défenseurs de cultes de notre civilisation contre les tenants de l'ouverture progressiste, de manière à poser les problèmes comme aux pires heures des années 1930. C’est le piège à éviter pour revenir aux vrais défis. Le sujet n'est pas pour ou contre les migrations, mais comment on apporte une réponse durable et crédible au défi migratoire. De la même manière, le sujet n'est pas pour ou contre la nation, mais comment articuler au mieux les niveaux locaux, nationaux, européens et mondiaux pour répondre aux défis climatiques par les transitions agri-culturelles, numériques et environnementales. La préoccupation environnementale oblige à reprendre le constat fondamental: c'est la géographie qui fait l'histoire et non le contraire. L'intérêt accordé collectivement en priorité envers les territoires qui nous portent et nous nourrissent, crée les conditions des identités évolutives. Le kaléidoscope des exceptions agri-culturelles est le terrain d'horizontalité sur lequel la verticalité de la transition numérique fera sens.
Beaucoup de citoyens ont le sentiment que les décisions européennes se font, à tort ou à raison, dans leur dos et donc, même si elles sont bonnes pour eux, ils les voient avec un niveau record de défiance à l'égard des institutions, qu'elles soient nationales ou européennes, politiques ou médiatiques. Cette défiance envers les institutions n'est d'ailleurs pas spécifique à la France, ou à l'Europe, c'est la même chose dans la plupart des démocraties.
Alors que les générations qui ont connu les guerres disparaissent, l'Europe en oublie son expérience concrète et douloureuse. Sans un minimum d'éducation civique commune, sans une capacité à débattre ensemble de l'avenir commun en dépassant les narcissismes nationaux, les citoyens renouent avec le sentiment que l'Europe est un nouveau champs de bataille entre des intérêts particuliers et la pérennisation du projet européen est en danger vital.
La déculturation par l'hyperconsommation menace une Europe
qui n'accède plus à sa hiérarchisation des valeurs.
L'UE n'a cessé depuis trente ans d'évoluer pour s'adapter à de nouvelles réalités, mais la transformation radicale et accélérée du monde de ces dernières années appelle sans doute à une refondation également radicale. Le problème est que chaque pays a sa propre vision de cette refondation, le travail consiste donc à créer une dynamique de convergence et de projection collective de l'avenir de chacun dans un destin commun et avancer efficacement ensemble dans des intelligences conjuguées.
Ici com' ailleurs,
LESPARRE et le MEDOC
auront à vivre le moment déterminant
de la prochaine élection européenne,
dans l'intérêt de l'identité territoriale locale,
qui ne doit pas une fois de plus,
être confondue avec un référendum.
Cette échéance concernera
le choix des futurs dirigeants de l'Union,
notamment aux présidences du Conseil européen,
de la Commission et de la BCE.
La mobilisation de la société civile
exprimée depuis chaque fenêtre des territoires
est indispensable pour pousser les dirigeants européens
à prendre des décisions collectives courageuses.
jpa pour ALV