vendredi 21 décembre 2018

Landescòt & Ribeyron ...Virtù & Fortuna





"Le pouvoir gouverne toujours 
comme les gouvernés gouverneraient 
s’ils avaient le pouvoir" 
(Jean Giono)


Deux poids deux mesures, entre légitimité et arbitraire, quand le mode de scrutin déséquilibre de manière caricaturale la représentation nationale et quand les politiques de discriminations positives mettent à mal un élitisme républicain qui ne fait fond que sur les « capacités », les « vertus » et les « talents » (art. 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen)

Deux poids deux mesures, entre légitimité et arbitraire, en termes de fiscalité, directe ou indirecte.

Deux poids deux mesures, entre légitimité et arbitraire, dans les sanctions des violations de l’ordre républicain, face aux contrôles ou face aux juges.

Deux poids deux mesures, entre légitimité et arbitraire, l’adaptation aux circonstances, comme pour Virtù & Fortuna... 


Si l’on persiste à croire que la République n'est pas l’anarchie, c’est de l’application déséquilibrée d’une même contrainte légale que naît ici un sentiment d’illégitimité, sinon de la norme, au moins du pouvoir chargé de l’appliquer, et par voie de conséquences, un refus d’obéissance ou un soutien à ceux qui osent ce refus. 

Quand un pouvoir se sent menacé par les citoyens qui ne croient plus en lui, il réprime plus sévèrement et perd plus encore la confiance des citoyens qui doutaient, sans pour autant en fidéliser d’autres. 

L'arbitraire peut alors consacrer tous ses moyens à détruire l’ouvrage, en s'attaquant à la base de tout avantage : la durée, dans laquelle s'est invité au fil du temps, l'amélioration par l'affinage. 
L'idée d'illégalité, d'instabilité, accompagne nécessairement tout ce qui n'a pas été pris en compte et qui viendra tôt ou tard l'exprimer par la violence portée si nécessaire à son paroxysme, pour qu'il ne soit plus possible de rétrograder, ce qui pourrait devenir le plus grand risque du conflit actuel. 

Nous vivons depuis des années dans une République à démocratie limitée, par la conviction, chez beaucoup de représentants du monde dirigeant, que le monde est devenu beaucoup trop complexe pour être dépendant de décisions populaires. Le monde, se pensant débarrassé du communisme, est désormais porté par le communisme des affects simultanés dans l'extraordinaire prolifération de l'information, devenu beaucoup trop complexe pour les dirigeants eux-mêmes. 

Les défis planétaires, instrumentalisés en mantras de la pensée unique par la boucle de l'information globalisée, sont suffisamment couverts pour prendre localement les bonnes décisions, là où il s'avère impossible de prendre une seule bonne décision au niveau global, souvent hors sol et très loin du terrain. Le sentiment général d’impuissance et d'insécurité, nourri peu à peu le désir de survie pour des individus préférant décider pour eux-mêmes et par eux-mêmes. 

Depuis plusieurs décennies, le monde dirigeant impose des solutions dites globales en écrasant de fait les dynamiques locales. Les citoyens ordinaires ayant désormais suffisamment d'informations à disposition, peuvent s'organiser rapidement en temps réel par les réseaux. Le monde dirigeant s'obstine à penser qu'il s'agit là d'une aberration et regarde de haut cette France des pays et des terroirs où certaines analyses par l'observation ont plus de bon sens que dans bien des instances de décisions, parisiennes, bruxelloises ou washingtoniennes. 

Le principe même de notre monde en ryzhome 
oblige désormais à penser 
le remaillage des territoires connectés 
comme expansion du savoir 
par croisement des connaissances.

Les tenants de la République à démocratie limitée ont complètement perdu l'habitude des grands débats politiques. Il est grand temps de comprendre qu’élire c’est ne pas voter pendant un certain temps. Il est grand temps d’accéder à plus de démocratie en votant pour des lois au lieu d’élire des maîtres. Etre dirigeant ne doit plus se limiter à rencontrer ses semblables dans des aréopages internationaux et n'être soudainement à l'écoute de son propre peuple qu’au moment des élections. 

La plupart des élus locaux n’échappent pas à la règle en prenant pour exemple leurs grands modèles instaurés plus particulièrement depuis l’aire mitterrandienne par des candidats à la présidence de la République qui rusent avec le peuple, au service des ambitions globalistes de marchandisation du monde, tout en revêtant des panoplies politiquement présentables et donnant à l’électorat l’illusion de décider. L'actuel président se trouve en fonction au moment de rupture prévisible où le système de République à démocratie limitée est à bout de souffle.
Notre histoire politique a marqué le monde par la révolution de 1789, l’accès au meilleur-être de tous ayant muté pour le bien-être de chacun, par la généralisation de la culture réduite au culte de la consommation. Chaque classe sociale aspire à acquérir les biens et les pratiques de la classe qui lui est immédiatement supérieure et à s’éloigner de la classe qui lui est inférieure, en empruntant les marqueurs du consumérisme comme monte-charge social.

En parallèle de l’évolution de la consommation, on assiste à celle de la distribution, de la boutique à l’hyper marché en passant par le Grand Magasin, à l’apparition de la vente à crédit en ligne, parallèlement à l'accélération des modes de production, de l’artisanat à la production de masse standardisée.
Si le clivage "France périphérique" contre "France d'en haut” surprend les globalistes, c'est qu'ils se sont eux même intoxiqués au point de ne plus sentir d’où vient le vent. L’ampleur de ce mouvement de société vient de très loin et provoque un statu quo qui ne donne pas obligatoirement de direction fédératrice. La verticalité et l’horizontalité ont besoin d’oeuvrer non pas en fusion mais en interdépendance par une forme transversale instruite équitablement de part et d’autre.
Ici Com’ ailleurs
et peut-être ici plus qu’ailleurs, 
le double Médoc, 
celui du Médoc Ribeyron 
et 
celui du Médoc Landescòt
doit s’enrichir des différences qui les opposent 
et du territoire qui les uni malgré eux. 

C’est un long travail pluridisciplinaire 
qui reste indispensable à la reconnaissance 
de l’identité légitime du Médoc, 
ne pouvant aboutir 
que par une volonté commune de la puissance des représentés 
et non par les décisions arbitraires du pouvoir des représentants. 
      

jpa pour ALV 

samedi 1 décembre 2018

Ici com' ailleurs ... le pouvoir d'achat


    
Ici com' ailleurs, 
avec les excès de la mondialisation, 
nous avons produit la France des Gilets jaunes 
et l’Occident des populistes.

immanence sociale 
contre
transcendance environnementale, 

fin du mois contre fin du monde


Le mouvement des gilets jaunes est in fine la manifestation d’une crise beaucoup plus conséquente qu’une simple crise économique, c'est une crise politique. Les perdants des excès de la mondialisation demandent des comptes à l’élite des pays occidentaux, à bout de souffle et à cours de réponses face au sentiment de panique exprimé dans la résurgence des mouvements populistes, en Europe et dans le monde.

La grande victoire de Donald Trump repose sur le paradoxe d’un milliardaire porte parole des perdants de la mondialisation. Bien qu'ayant créé une richesse globale jamais égalée, la mondialisation a répandu une forme de pandémie pour laquelle les perdants eux-mêmes, en acceptant de devenir des consommateurs, ont été à la fois la cible et le moteur.



La société se doit d’être défendue 
et protégée par ses élites. 

La Chine ne s’est pas toute seule autoproclamée en nouvel atelier industriel mondial sans l’autorisation du monde occidental. Nous en payons donc le prix par la perte de nos savoirs faire et le désenchantement de nos populations en déculturation chronique et engendrée par un demi siècle de consommation dérégulée. 

L’heure de la révolution numérique va ouvrir l’accès au développement par le digital, là où le secteur était encore réservé à une certaine catégorie. Numérique et mondialisation se sont mutuellement nourris en tenant une partie de la population à l’écart de l’accès à la richesse par la liberté d’entreprendre. Erasmus, carte de crédit et téléphone portable ont donné à des millions d’étudiants européens l’accès à cette capacité de s’inviter à la table de l’innovation, là où l’argent et la finance ne sont ni tabous ni obsessions. 



Aujourd’hui, les associations, les ONG, les groupes de solidarité conçoivent leurs développements en fonction de leurs capacités à accéder aux services financiers et ce, sur le même plan que l’accès à l’eau potable, aux réseaux de couverture numérique ou à l’énergie. 



Dès le début des années 80, les dérives de la mondialisation liées à celles de la finance ont proliféré avec l’accélération de la consommation via l’Organisation mondiale du commerce et le Fonds monétaire international. Suppression des douanes et privatisations des services publics se sont peu à peu imposées comme marqueurs du libre échange, gage d’un monde pacifié selon l'effet naturel défini par Montesquieu, celui du commerce apportant la paix. 



Depuis la fin des 70, le libéralisme a produit à la fois de plus en plus d’exclus et de plus en plus de dégâts environnementaux. Les parallèles de proliférations de pertes de lien social et d'équilibre écologique s'opposent aujourd’hui en hors phase. Le libéralisme dérégulé aura donc contenu la menace de guerres des uns contre les autres pour nous exposer aujourd’hui aux dangers d’un chaos de guerre de tous contre tous avec comme toile de fond, la menace environnementale. 



Egoïsme et prédation nous caractérisent un peu plus au fur et à mesure de nos évolutions sociétales. Le libre échange à l'excès devient la cause fondamentale de nos difficultés, ne servant jamais le bien commun mais les intérêts de particuliers en quête individuelle de puissance compulsive. Le libre échange reste étranger au temps long des notions humanistes qui ne peuvent cautionner "la politique du pas cher" au prix de l’exploitation humaine comme matière première, sous seul prétexte pseudo vertueux de réduire la pauvreté dans les pays émergeants. En conséquence, les emplois disparaissent en Europe et avec eux, la capacité d'autonomie par transmission du savoir faire, sans que pour autant, l’augmentation des profits de certains ne reviennent en investissements et recherche et développement. Ces profits mutent donc en activités purement spéculatives.



Pour le monde anglo-saxon et états-unien, fondateur du libéralisme, les crispations en retours de bâton d’un monde périphérique ont parlé par les urnes avec le Brexit et l’élection de Donald Trump. Finance spéculative en dérive vers finance illicite, reproduit à l’échelle de notre temps, le modèle des transgressions entre envie et avarice liées à l’argent. De “Off Shore” à “Paradis fiscaux”, la finance internationale reste hors sol de la régulation pendant que la colère des grands perdants du libre échange s'entend depuis la fenêtre d’improbables outsiders disposés à capter leurs déceptions de voir le rêve de la consommation ad vitam, s'achever pour cause de menace environnementale. 











LE POUVOIR D'ACHAT 




Il serait grand temps d’analyser l’élément de langage omniprésent et prédominant dans les discours de tous bords: le pouvoir d’achat. La boucle semble bouclée quand ce que revendiquent les uns n'est que la conséquence de ce que les autres ont toujours voulu: passer de la condition humaine à celle de consommateur, là où il y a peu, il était encore question de choisir un métier qui donne la confiance en soi et doit permettre de gagner sa vie honorablement par le fruit de son travail, il est aujourd'hui question d'accélérer et d'évaluer directement le pouvoir d'acheter avec les revenus d'un emploi quel qu'il soit. 

Ce pouvoir d'acheter le "tout tout de suite et pas cher" s'exerce dans les temples de la consommation, ces nouvelles cathédrales qui ont proliféré au nom d'une modernité déconstructiviste, en fausses villes périphériques de nos villes transmillénaires aujourd'hui prises en état de siège. Ce modèle de colonisation culturelle par l'hyperconsommation mondialisée transite vers la nouvelle dimension globalisée du e.commerce, dont les acteurs tirent les vrais avantages économiques par la défiscalisation organisée à très grande échelle. Les cathédrales du pouvoir d'achat ont fait leur temps d'évangélisation et vont laisser la place à la virtualisation compulsive généralisée du pouvoir d'acheter en un clic sans conscience, dans un monde globalisé en camps de consommation, controlé par l'hyper puissance de quelques dirigeants hors sol, le cercle des hyper riches inaccessibles qui ne reversent rien aux pays qu'ils avilissent, ceux qu'il ne faut pas confondre avec ces petits riches visibles et à portée de main.


Le gilet jaune est passé de l'obligation d'être dans le coffre de la voiture, invisible et préventif, à une lisibilité uniforme pour les déshérités d'une mondialisation heureuse, sur fond de monochromie étoilée et cousue main. Il aura fallu plusieurs guerres mondiales pour faire triompher cette grande OPA sur le genre humain, avec plusieurs décennies de portée à ébullition des pseudos vertus de la consommation comme principe de dépendance addictive et permanente, dans l'application d'une fiscalité indirecte et perverse envers ceux qui n'ont rien et qui à leur insu, obéissent à l'ordre de s'identifier, en choisissant au nom de la sécurité, le gilet jaune parce que c'est plus pratique que la ceinture.


  



Face à la lente augmentation des salaires, le galop du pouvoir d’achat vient imposer la dictature du pas cher par l’ouverture des marchés envers ceux qui pratiquent dans leur coin ce qui nous apparait comme l’indécence des salaires. Notre culpabilité est vite contenue lorsque les produits intègrent la grande distribution, qui devient à son tour une fabrique de travailleurs pauvres, qui peinent à accéder entre autre au logement, pendant que l’immobilier prospère sereinement des avantages de sa valeur refuge. Plutôt que d'augmenter les salaires permettant le choix de vie, la finance internationale a rendu le crédit accessible à taux bas pour promouvoir l'illusion bourgeoise de la propriété au prix du crédit à vie.    



L’interdépendance des économies ne permet plus l’isolationnisme d’un territoire pouvant entrainer des effets dommageables immédiats sur ses voisins. Comme pour l’OPEP, un nouvel ordre économique mondial doit s’imposer autour de la question du prix juste, en préservant à la fois l’emploi et les ressources naturelles, le social et l’écologie venant encadrer des conditions de vie plus décentes et plus conscientes en responsabilités pour les populations actuelles et futures. 



La dignité humaine considérant équitablement chaque individu, ne passe pas par l’individualisme. Nos héritages civilisationnels proviennent des interdépendances qui obligeaient à l’expérience de la pacification, là où la tyrannie du marché a pris le pouvoir mondial qui va s'étendre à la santé, l'éducation, la police, les services...
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L’hyperconsommation nous a habitué au "tout tout de suite", à acheter un prix avant d’acheter le produit d'un savoir faire, reléguant l’esprit de solidarité à la religion cathodique et à une gestion par ONG interposée. 

Au nom de l'égalité, on demande plus de libertés individuelles en souhaitant qu'elles puissent s'inscrire dans l'histoire de la Liberté et la continuité d'intérêt pour le grand autre, la force de l'humanité par l'altruisme et l'interdépendance.




Ici com'ailleurs, 
l’égoïsme généralisé 
touche peut-être 
un nouveau point de Peter, 
une grande partie des classes sociales, 
impactées en consommateurs, 
réclament paradoxalement 
protection et solidarité.


 jpa pour ALV