samedi 18 mai 2019

Fin de la GD, regain des centres villes

Conforama, Casino, 

Carrefour, Auchan, 

Leclerc, Système U ... 

c'est le début de la fin. 

Faut-il sauver la grande distribution ? 

Supermarket Lady
sculpture de Duane Hanson réalisée en 1970

La grande distribution française, la GD, va être le plus gros dossier industriel et social dans les deux années qui viennent. L’annonce de la suppression de 1800 emplois chez Conforama n’est que le début d’une longue descente aux enfers... pendant qu'Amazon crée 1500 emplois avec l'amorce de montée en puissance du e.commerce.

Le distributeur de meubles prépare une restructuration massive qui se traduira surtout par la fermeture de nombreux magasins, dont deux à Paris. Ce groupe a été mis en vente, il y a plus de six mois par son propriétaire Steinhoff, mais les banques chargées de l’opération ont beaucoup de mal avec cette entreprise en mauvais état. Les tentatives de rapprochement avec le groupe Casino, et notamment la création d’une centrale d’achat, n’ont pas aboutis

Du côté de Casino, les dirigeants s’interrogent aussi sur l’avenir, la maison mère, la holding de tête ayant accumulé beaucoup de dettes, atteignant 2,7 Milliards d’euros. Charles Naouri le président fondateur, cherche des financements aux quatre coins du monde. Il lui faut trouver des alliés, ou mieux vendre des emplacements, fermer des points de vente et céder des filiales du groupe telles que Monoprix, Franprix, C-discount, mais les céder reviendrait à affaiblir le navire, si les fonds spéculatifs dépècent le groupe en le vendant à la découpe pour récupérer le maximum d’actifs vendables. 


Les groupes Carrefour et Mulliez sont eux aussi dans la tourmente et les seules enseignes qui pourraient donner l’impression de mieux se porter sont les groupes associatifsCentres Leclerc, Intermarché ou Système U, d’origine coopérative ou associative, constitués d’unités indépendantes ou de franchises. Ils ont en commun la marque, l’enseigne, la centrale d’achat mais le point de vente et le terrain appartiennent à une personne ou une famille. Le pouvoir est donc très décentralisé et chaque directeur de magasin se comporte comme un chef d’entreprise qui peut gérer à son niveau individuel, les aléas de la conjoncture dont ils ne sont pas épargnés pour autant, puisque les signes sont là, la grande distribution a vécu. 
D‘abord, parce que les prix bas qui ont été les principaux moteurs du développement ne correspondent plus à la demande du consommateur qui recherche de la qualité. Ajoutons à cela que des prix bas en période de basse conjoncture absorbent l’essentiel des marges. Le consommateur veut désormais autre chose, du bio, de l’originalité, du service. 
Ensuite, ces hypermarchés qui sont installés à la périphérie des villes sont tributaires des moyens de mobilité. Or, 90% des consommateurs se déplacent en automobile. Ils sont tributaires des prix du pétrole et des courants écologiques qui stigmatisent l'usage de la voiture et commandent de vivre autrement.
Enfin, il n’est pas sûr que le concept de l’hypermarché généraliste soit toujours d’actualité chez le consommateur qui préfère les marques indépendantes à forte identité.

Mais la vraie raison du déclin, c’est évidemment la montée en puissance du e-commerce et notamment des formes les plus abouties comme Amazon, devenue en moins de dix ans, la société commerciale la plus puissante du monde avec un positionnement très simple :
1) Amazon vend au meilleur prix le plus de produits et de services possibles 

2) Amazon livre en un temps record (souvent le lendemain) 90% de ses références 
3) Amazon a des plateformes logistiques sur lesquelles il stocke de quoi répondre très rapidement à la demande.
4) Amazon est aussi une plateforme accessible dans le monde entier y compris en Chine, sur laquelle sont présents des produits et des services offerts par des entreprises qui utilisent Amazon comme vitrine commerciale.

Amazon cumule les clients consommateurs, mais également les clients fournisseurs qui paient pour être référencés en versant une commission à Amazon sur la transaction réalisée via la plateforme, ce qui permet à Amazon de prendre le pouvoir sur l'ensemble du commerce planétaire. 


Les grandes enseignes en tirent quelques leçons, Fnac ou Ikea par exemple, en valorisant leurs clients convertis au e-commerce.
La vraie question est de savoir pourquoi les grands de la grande distribution sont aussi en retard, Casino, Carrefour, Leclerc, Système U, Auchan, alors qu'ils ont tous emboité le pas des Drive-in, sans se rendre compte du piège de la formule n'allant pas jusqu’au bout de la logique d'innovation, en n'étant qu'un simple prolongement du magasin.
Le groupe Casino a beaucoup investi dans le digital et le e-commerce avec notamment Cdiscount. Le groupe Mulliez a dû développé des filiales spécialisées sur des créneaux particuliers avec Decathlon ou Boulanger, Carrefour aussi a investi dans la digitalisation... mais tous ces groupes restent plombés par le poids de la grande distribution traditionnelle, avec les risques de casse sociale qui ne manqueront pas de se multiplier dans les deux ans.
Le seul moyen de sortir la tête de l’eau serait d’investir beaucoup plus massivement dans le digital en modifiant la chaine de valeur. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Walmart aux Etats-Unis. Le plus grand distributeur du monde était il y a dix ans menacé par le déclin. Depuis 5 ans, il a investi massivement, changé son organisation, sa structure et son référencement. Aujourd’hui, Walmart est sorti de la zone de risque et de danger en étant le seul à pouvoir challenger avec Amazon.
N'oublions pas l'éphémère de ces géants aux pieds d'argile qui nous ont poussé vers l'hyper-consommation à laquelle nous avons tous adhéré, comme s'ils s'installaient pour 1000 ans ... ils auront tenu à peine plus de 40 ans, mais suffisamment pour avoir déconstruit ce qui nous est venu du fond des âges, l'intérêt des échanges commerçants comme prétexte pour rencontrer l'autre, là où un caddie à la dérive espère ne rencontrer personne, ce que l'avantage d'un simple clic optimise en mettant un point final à l'affaire de la déshumanisation.

On ne nait pas pousseur de caddie, on le devient ...

A LESPARRE-MEDOC  COM'AILLEURS, 
donnons nous bientôt rendez-vous

dans des centres villes 
qui auront su réinstaller l'offre de proximité,

indispensable au quotidien 


et raisonnée au prix juste,  
car on aura jamais réellement 
les moyens d'acheter pas cher.

jpa pour ALV 

   

samedi 4 mai 2019

Collapsologie ou Progressisme

TRANSITION ENVIRONNEMENTALE 
& 
NOUVEAU MILLÉNARISME


COLLAPSOLOGIE ou PROGRESSISME 

Comment la génération la plus prospère,  
la plus libre et la mieux protégée de l’histoire 
se fait atteindre par le syndrome millénariste, 
au point de sombrer dans des pulsions d’euthanasie, 
fortement liées au pessimisme ambiant, 
émanant du sentiment d’urgence écologique.



La France est depuis toujours pessimiste et dépressive si l’on en croit la plupart des études sociologiques traitant le sujet, mais la mondialisation et l’ouverture à tous les vents inquiète les Français ayant peur de perdre leur système social spécifique, quitte à s'inscrire en début d'année scolaire à l'ascension du Mont Ventoux en peloton gilet-jaunisé, pour qu'un petit nombre d'individus convoite à la sortie, le maillot jaune à l'arrivée sur les champs.Il faut désormais se préparer à des rechutes lorsque l’actualité portera sur les régimes de retraites. 
Paradoxalement, nous avons le pays le plus protecteur et redistributeur du monde, et nous sommes constamment mécontents, aigris et vindicatifs, probablement parce que nous ressentons dans le système que nous possédons, la menace de sa fragilité nous rendant possédé par ce que l’on possède.
 L’écologie aujourd’hui installée en vecteur de la pensée dominante, génère une arborescence de courants et positionnements alternatifs à cette nouvelle religion, (religére et religare, relire et relier), des nuances de vert sous une même bannière partagée mais conquérantes et notamment pour la jeunesse. L'incompréhension se globalise à l'échelle mondiale avec d'un côté, l'amélioration du niveau et de l'espérance de vie, de la baisse de la mortalité infantile, de la malnutrition et de la pauvreté, qui bien qu'à toujours devoir être combattue, devrait donner l'impression que les choses s'améliorent alors qu'on a globalement le sentiment que les choses empirent. 

Pour les jeunes générations, l'urgence climatique empêche la projection optimiste vers le futur, obstrué par la culpabilité collective envers les activités humaines, industrielles et agricoles. 

La dominante médiatique instrumentalisant les messages d'alarmes en grand spectacle de l'angoisse climatique, crée un nouveau phénomène de l'éco-anxiété, proliférant en dépression verte vis à vis d'une terre à crédit à partir du 29 juillet pour 2019 là où l'échéance était le 31 décembre en 1971.

L'amalgame reverdi est le symptôme de crise de la démocratie conduisant par sa déconstruction au risque de dictature totalitaire via notamment les fake-news, impactant tout particulièrement la jeunesse internationale, se sentant menacée par une nouvelle forme millénariste de No-Futur, la solastalgie.   


On n'a jamais aussi bien vécu à l'échelle mondiale et pourtant, le futur est de plus en plus incertain, au point de ne plus faire d'enfants. 
Ce néo-millénarisme écologique vient revisiter les deux raisons essentielles pour lesquelles les humains font des enfants, soit malgré eux par manque de contraception, soit par engagement volontaire dans le sens donné à la vie, prolongée dans un élan spirituel. La contraception étant installée dans un monde déspiritualisé, les raisons de se reproduire se réduisent d’autant et viennent se conjuguer à l’incertitude millénariste répandue médiatiquement comme un gaz toxique dans nos quotidiens. 
La menace du bug de l'an 2000 était déjà préfigurante de la peur millénariste amplifiée aujourd'hui dans la crainte du grand effondrement général à l'horizon 2030 / 2040 et avec cette croyance d'apocalypse à laquelle seuls les purs, ceux qui respectent Gaïa la terre-mère, pourront survivre. 
Cette religion a ses prophètes, notamment suédois comme Gréta Thunberg, que certains de ses opposants voient en futur Prix Nobel de la peur. 
   
Ce sentiment ne sera que grandissant à mesure qu'on accumulera les preuves de l'impact de l’activité humaine sur la terre, de plus en plus exploitées par des marchands de peurs, avec les mêmes techniques d’instrumentalisation que celles employées par les courants populistes, transpirants dans des mouvements de toute nature, religieuse, sectaire, voire idéologique, venant exploiter cette crainte de l'avenir et de l'effondrement de la civilisation, passant sous silence la qualité première, commune au genre humain comme à la terre, la capacité d'adaptation. 
Le monde occidental et à fortiori la France, scrutent tout changement apporté au modèle social comme une menace annonçant le déclin. La préoccupation écologique omniprésente devient la religion du catastrophisme et non de l'espérance, renouant avec le temps circulaire des anciens paganismes, renonçant au temps fléché du monothéisme judéo-chrétien. 

Le clivage s’installe entre les populations de pays développés qui estiment que les générations futures vivront moins bien que les générations actuelles et des pays émergents qui considèrent que leur vie s’améliore, le tout servant l'idée reçue d’un jeu à somme nulle de pays émergents se développant au détriment des pays développés. 

LA COLLAPSOLOGIE  
étude de l’effondrement de la société industrielle, 
 collapsus, tomber d’un bloc et logos, parole,
considère la catastrophe de l'effondrement brutal de la civilisation industrielle et se présente comme un exercice transdisciplinaire entre l'écologie, l'économie, l'anthropologie, la sociologie, la psychologie, la biophysique, la biogéographie, l'agriculture, la démographie, la politique, la géopolitique, l'archéologie, l'histoire, la santé, le droit et l'art. 

Le sentiment de déclin à l'échelle de l'Europe ne peut pas être uniquement attribué à la collapsologie traitant de l'effondrement brutal de la civilisation industrielle et à ses adeptes. Le bruit ambiant fait pourtant en sorte qu'il y ait cet amalgame en associant un déclin collectif de la civilisation occidentale à une incapacité à se projeter sans peur dans le futur, la peur n'empêchant pas le danger. 

Mais, considérer l'effondrement de la civilisation industrielle comme LA Catastrophe, peut tout autant perpétuer le paradigme destructeur qui le précipite, jusqu'à perpétuer le narcissisme qui est au coeur de ses pulsions destructrices, allant pour certains collapsologues extrémistes jusqu'à souhaiter l'effondrement rapide et brutal du système économique global. 

En l’état des choses, la collapsologie vient malgré elle servir l’identification toxique envers l’humain vivant au sein de la civilisation industrielle à culture mortifère, au lieu de venir encourager plus simplement l’identification au monde naturel.

Cette forme de propagande va venir occuper la sphère médiatique de la culture dominante par la pensée unique, en se servant elle même plutôt que de servir la planète et le vivant sous toutes ses formes.

La collapsologie relève donc également du narcissisme qu’elle perpétue en considérant l’effondrement comme la catastrophe plutôt que la civilisation industrielle comme la catastrophe.

Actuellement et dans les années à venir, le développement des techniques dites "renouvelables" solaire, éolien, barrages, etc, et les hautes technologies en général, engendrent une intensification, un accroissement des pratiques extractives et de l'exploitation des ressources naturelles, au nom de la croissance verte et du développement durable et qui correspond à une aggravation significative de l'impact environnemental de l'activité industrielle de l'ère de l'anthropocène. 
Le solaire et l’éolien industriels requièrent des métaux et minerais rares que l’on trouve en quantité limitée et en certains endroits du globe uniquement. L’extraction, le traitement et l’exploitation de ces matières premières génèrent d’ores et déjà une catastrophe écologique.

LE PROGRESSISME 
prône quant à lui la décroissance et se retrouve également associé à cette chape de plomb du changement climatique. Si on est conscient des ravages de la civilisation industrielle sur la nature et le vivant, on ne peut que soutenir une décroissance progressive en ne souhaitant pas un effondrement rapide et brutal mais une prise de conscience collective soutenant notre capacité d'adaptation. 

L'idée est un retournement du concept thatchérien du "Il n'y a pas d'alternative", c'est à dire que la seule alternative possible est en réalité la décroissance dans sa capacité de réduire de façon drastique les émissions de gaz à effet de serres et mettre fin à notre système agro-alimentaire actuel. 

Le progressisme remet donc tout autant en cause de façon radicale notre mode de développement, notre modèle économique à échelle individuelle et collective dans nos façons de consommer, au point d'envisager un régime plus autoritaire pour imposer le passage de l'abondance à la pénurie, par anticipation de ce que pourrait être les conséquences du grand effondrement.

 La vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent,
c’est d’apprendre comment danser sous la pluie.
(Seneque)


La gauche ayant perdu depuis longtemps ses intellectuels qui alimentaient cette forme d'exception culturelle française caractérisant un peuple politisé, le paysage politique d'une pensée globale dominante se révèle sous son vrai jour états-unien, Démocrates / Républicains, désormais repeints en nuances de vert, Collapsogues / Progressites, comme si nous étions revenus en 44, hésitants entre l'efficacité des bombardements et la légitimité de la résistance, le danger de l'imposition du choix dichotomique étant toujours de nous faire ignorer la troisième voie en la rendant atone. 
Il est parfaitement vérifiable que dans l’histoire, l’humanité d’un point de vue global n’a jamais été aussi nombreuse et en conséquence aussi prospère. Mais la prospérité ne peut à elle seule garantir le bonheur et l’épanouissement, le confort apporté par l’exploitation des ressources non renouvelables nous obligeant à ne plus croître à l’infini sur une planète finie. 


A l’heure d’un MEDOC unifié en PNR, 
COLLAPSOLOGIE ou PROGRESSIME 
doivent entrer en résonances avec 
un double MEDOC
- -
MEDOC RIBEYRON & MEDOC LANDESCOT
peuvent s’enrichir l’un de l’autre, 
en commençant par 
la considération réciproque 
de l’un envers l’autre.



jpa pour ALV