MERCOSUR,
acronyme pour Marché commun du Sud,
abrégé de l'espagnol Mercado Común del Sur
ou de Mercosul, du portugais Mercado Comum do Sul,
communauté économique regroupant
plusieurs pays de l'Amérique du Sud.
Le MERCOSUR pour l'Amérique du sud
est une sorte de pendant au CETA
( Comprehensive Economic and Trade Agreement,
signé le 30 octobre 2016 et entré en vigueur le 21 septembre 2017 )
pour l'accord commercial bilatéral de libre-échange
entre l'Union européenne et le Canada.
Il est un temps pas si lointain, où l'on pouvait qualifier le secteur agricole français de puissance économique, fleuron de notre balance commerciale, point d'appui solide de notre économie entière. Depuis, la perte de compétitivité qui n’autorise plus à accepter de nouvelle concurrence nous oblige à poser la question trop longtemps occultée, malgré les drames humains proliférant dans le monde paysan:
Quelle agriculture voulons-nous ?
Particulièrement aujourd'hui avec l'annonce de l'accord de libre-échange entre l'Europe et les pays du Mercosur, la grande majorité des réactions de nos agriculteurs redoutent cette nouvelle concurrence. L'agriculture française va en pâtir, en particulier le secteur de l'élevage à viande, pour lequel beaucoup voient là une sentence de mort programmée. La réaction émise par le sénateur de la Manche, Jean Bizet, vétérinaire de formation et considéré comme un des spécialistes des questions agricoles au sein du groupe LR au Sénat reste équivoque lorsqu’il argumente sur le fait que ce serait le manque de compétitivité de la filière viande française qui la fragiliserait face à cette nouvelle concurrence, tout en suggérant dans un second temps, de lui rendre cette compétitivité en acceptant l'accord, qu'il estime bon par ailleurs. Il s’agirait donc de considérer l’agriculture française avec des réserves suffisamment fortes pour encaisser un nouveau coup dur, sans reposer une fois de plus clairement la question:
Quelle agriculture voulons-nous ?
Cette question n'a pas été posée par quelque ministre de l'Agriculture que ce soit, tous partis confondus, depuis très longtemps. A la base, nous avions une agriculture dont la richesse tenait dans la variété des productions, dans la faculté à produire tant dans la tradition et le terroir que pour des volumes et l'export. Il existait une forme d'équilibre entre tout cela sur notre territoire national, certains étaient plus riches, d'autres peut-être plus épanouis, en tout cas tout le monde vivait dans un équilibre dont il n'est plus question aujourd'hui. Entre-temps, sans qu'aucune décision politique n'ait été prise pour cela, nous avons basculé peu à peu dans une forme de vocation au modèle unique, lequel évolue selon les tendances imposées par l'immédiateté.
A l'heure où la France se désindustrialise pendant que le monde émergeant s'industrialise, l'agro-industrie, si décriée désormais, a eu ses beaux jours, la réaction sous forme de dogmatisme vert a aussi eu pour vocation de reléguer le paysan au rang de simple individu obéissant, ce qu’il ne sera jamais tout à fait, la stase s’installant alors comme maladie chronique, faute de pharmakon régulateur de la démesure.
Il s'avère désormais presque tabou de vouloir rechercher des rendements puisque les méthodes de production sont montrées du doigt. Parallèlement, nombre d'agriculteurs aux méthodes traditionnelles de qualité ne tiennent pas, en raison d'une part de normes qui leur réclament de véritables laboratoires s'ils transforment leur lait en fromages ou leur viande en charcuterie, et même sans cela dans les dimensions de leurs bâtiments ou autres détails parfois invraisemblables qui font le bonheur de contrôleurs plus assidus chez les paysans qu'aux autres maillons de la chaine alimentaire. Dans le Cantal par exemple, le lait issu des salers est payé le même prix que celui des "Hollandaises", les prim'Holstein, bien plus productives même si moins qualitatives...
Produire de la valeur ajoutée ne suffit plus, il faut aussi la vendre en tant que telle. Et donc s'équiper, s’endetter au détriment de l'équilibre économique, suspendu aux tarifs de marché. Les exploitations familiales se retrouvent dépendantes des lois de marché où, à l'étranger, les mêmes productions dépendent de grosses structures capables d'économies d'échelle, sans parler de distorsions de concurrence sur le coût du travail ou sur l'évolution des normes.
L'absence de politique agricole claire, quelle que soit son ambition, conduit à des drames humains provoqués par les non-décisions aux moments clés. Il ne suffit pas d’une posture et d'un discours rassurant au salon de l’agriculture pour que les situations s'améliorent mais de défendre des positions dans une action concrète à Bruxelles ou à Strasbourg.
Pour la viande, la concentration des moyens s'est opérée au niveau des abattoirs, avec les dérives que l'on sait et les vidéos choc au détriment de ceux qui ont perdu le contrôle de leurs outils, qu'historiquement ils avaient pourtant créés : les éleveurs. La qualité n'est plus rémunérée, à de rares exceptions près et les tendances sociétales vont à l'encontre d'une alimentation fournie en viande. Alors que nous avons à la base en France la chance d'avoir Le terroir varié et de qualité de la France perd de son intérêt et les éleveurs arrêtent au fil des ans, les savoir-faire ne se transmettent plus jusqu’au point de non retour.
Le sursaut citoyen n'interviendra que le jour où la société se rendra compte dans son assiette, ne peut plus avoir ce qu’elle avait banni des années plus tôt. Notre agriculture n'est pas suffisamment compétitive aujourd'hui pour appréhender sereinement de nouvelles concurrences, car elle n’est pas faite pour les accords de libre-échange d’un monde globalisant, servant à éviter des conflits armés dont on ne veut plus, comme si une guerre propre pouvait devenir soutenable au prix du lourd tribu de l’extermination du monde paysan et des exceptions culturelles et patrimoniales dont ils sont les garants.
Quelle agriculture
voulons-nous
aujourd'hui ?
voulons-nous
aujourd'hui ?
Revenir à la polyculture en alternant céréales et légumineuses, n'est pas un retour vers le passé mais au bon sens. L'abandon de la jachère depuis le XVIII° et la rotation de la culture associant les légumineuses et autres fourragères, luzerne, trèfle ou sainfoin, a permis à la France de ne plus connaître la disette et la famine, libérant des forces continues pour financer l'industrialisation, sans améliorer pour autant la condition paysanne.
Aujourd'hui, nous sommes à l'heure de l'Europe et des questions environnementales et sociétales guidées par l'objectif de la neutralité carbone. Les subventions saupoudrées ça et là doivent être transformées en charges de services environnementaux. Une partie du financement de la politique agricole commune doit soutenir les municipalités engagées dans le "bio" qu'il faut comprendre en agriculture raisonnée, appliquée directement à la restauration collective, les cantines scolaires, valorisant les agriculteurs de proximité en leur garantissant l'achat de leurs productions au prix juste.
Les états généraux de l'alimentation lancés le 20 juillet 2017 auraient pu définir les valeurs fondamentales sur lesquelles doit reposer l’agriculture française contemporaine, héritière des sciences de la vie et de la terre … ils auraient pu … les états généraux de l’alimentation … s’ils avaient voulu …
ICI COM' AILLEURS
le pays Médoc nouvellement équipé de son PNR,
se doit de mettre la priorité sur son essentialité,
pour son autonomie et pour son rapport au monde.
jpa pour ALV