Ce néologisme qui s'installe dans le vocabulaire depuis une dizaine d'années, désigne le processus d'urbanisation rampante de l'espace rural, par l'imbrication des espaces ruraux et des zones urbanisées.
La rurbanisation doit être distinguée de la périurbanisation (ou suburbanisation) qui suppose la continuité physique de l'espace bâti aux franges des villes et des agglomérations.
La rurbanisation qui peut se développer à distance, parfois importante, de ces dernières et s'organise autour des noyaux de l'habitat rural, en discontinuités de l'espace bâti, comme s'il s'agissait d'un modèle de vie alternatif, hésitant entre la sédentarité artificielle et la marginalisation en distance quasi nomadique vis à vis des locaux et du centre bourg initial.
Cet habitat nouveau, majoritairement en lotissements pavillonaires, se développe lié à différents phénomènes :
*la quête mythique de "campagne" et d'habitat individuel,
**la généralisation du recours à l'automobile,
***le coût des logements devenu prohibitif dans les localisations de meilleure centralité, provocant une forme de migration des ménages cherchant un meilleur équilibre budgétaire.
La rurbanisation pose certains problèmes parmi lesquels:
*le mitage des espaces dits "naturels" ou agricoles
**la consommation énergétique ***les déséconomies d'échelle (coût des dessertes, des infrastructures de réseau, du maintien des services publics)
****les fractures de liens sociaux de par les incompréhensions entre "néoruraux" et ruraux d'origine. Ce modèle proliférant concerne bien la réserve foncière des localités de petites et moyennes importances qui ne peut pas être réduite à une forme de parking à maisons. La terre n'est pas extensible et ne peut pas au fil des générations et de l'explosion démographique, être recouverte d'un bâti et de son système viaire plus ou moins éphémère dont le recyclage n'est pas réellement anticipé.
Ce modèle d'habitat proliférant vient compléter une forme d'hyperconsommation qui consiste à répondre à un besoin de façon quasi pulsionnelle dont les conséquences seront éventuellement analysées plus tard et laissées aux bons soins des futures générations. Rurbanisation et hyperconsommation associées constituent une forme prédatrice de la ville, en la vidant peu à peu de sa mixité naturelle, de ses fonctionnalités citadines et commerçantes, de son agora, pour aller empiéter sur les terres agricoles et planter le décor de fausses villes, après avoir vidé celles qui s'étaient maintenues jusque là à échelle séculaire voire millénaire.
La rurbanisation est un des processus déculturants installés sur plusieurs dizaines d'années, par une forme d'américanisation de nos modes de vies, l'accès à la modernité désirée se réduisant à plus de consommation dérégulée, au détriment de notre identité contemporaine locale.
Parmi les 222 communes
répertoriées à l'échelle nationale dans le plan
"Action Coeur de Ville",
il est fort regrettable que seule la ville de Libourne
ait pu être retenue pour la Gironde,
plus grand département de la France métropolitaine
où dans un contexte d'équilibre territorial,
la sous-Préfecture de Lesparre-Médoc
aurait pu légitimement s'inscrire,
pour peu que sa candidature ait été défendue
et argumentée en temps utiles.
jpa pour ALV